«La vie est une pièce de théâtre, ce qui compte ce n’est pas qu’elle dure longtemps mais qu’elle soit bien jouée», disait Sénèque. Dans un certains sens, il est vrai que la vie peut-être comparée à une pièce de théâtre où chacun tient un rôle.
La vie de star fait-elle réellement rêver ?
Pour certains acteurs sur qui le rideau s’ouvre chaque soir, c’est une véritable exaltation que d’être sur scène et de montrer au public ses divers talents et arts. En revanche, lorsque le rideau se ferme, ces mêmes acteurs ont souvent l’impression de perdre leur identité. Qui sont-ils dans l’obscurité, que deviennent-ils lorsque personne ne les regarde et qu’ils doivent revenir à la dure réalité de la vie ? Beaucoup ne supportent pas cet anonymat, ce retour à l’ombre. Ils éprouvent un besoin permanent d’être sous les projecteurs, scandés et applaudis par des foules admiratives. Ils ne sauraient vivre sans cette reconnaissance, cette célébrité, cette mise en lumière qui est devenue pour eux comme un dopant. C’est pourquoi nous voyons d’ailleurs autant de célébrités en proie aux drogues ou mettre fin à leur vie : derrière le rideau, leur quotidien n’est qu’un vide immense, terrible et insupportable.
Jésus : ce contre-modèle de réussite
Le monde chrétien a aussi ses stars et starlettes dont l’unique but est de parader sur les estrades, un micro à la main. Pour certains d’entre nous, servir Dieu se résume à cela : jouir d’une gloire, de reconnaissance et de ce que le monde appelle “succès”.
Si l’on s’en tient à la définition actuelle du succès, peut-on dire que Jésus avait “réussi” ? Il était humble, marchait en sandales, dormait dans les montagnes, se privait parfois de nourriture lors de ses jeûnes. Grand voyageur, il était dépourvu de tout confort, et il y a fort à parier que s’il vivait au XXIème siècle, son style de vie n’aurait pas changé. Il vivrait sans doute dans la plus grande simplicité et s’assurerait que ses brebis jouissent de la véritable richesse, celle du Salut, qui demeure éternellement.
Ces faux gages de réussite
“Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.”(1 Corinthiens 2:2)
Dieu n’est absolument pas contre la réussite financière : bon nombre de patriarches de la Bible étaient riches (Job, Jacob, Abraham…). Mais le danger qui nous guette aujourd’hui est de faire de ce succès matériel notre seul objectif de vie, voire la condition sine qua none à la réussite de notre marche chrétienne ou de notre ministère. C’est cette quête qui pousse de nombreux chrétiens à transformer la spiritualité en strass et en paillettes. L’Évangile christocentré disparaît au profit d’un faux évangile de gloire, de richesses et de bénédictions matérielles. Jésus est mis de côté, la croix est mise de côté, la sanctification est mise de côté, la repentance est mise de côté. Après tout, ces sujets ne sont pas assez “glam et chic” !
Dieu tirera le rideau
“Les yeux de l’Eternel sont en tout lieu, observant les méchants et les bons.”(Proverbes 15:3)
L’Évangile véritable n’est plus supporté. Chacun le remanie à son goût et au goût du plus grand nombre, car les croyants veulent ressentir des émotions, des sensations fortes, des effets spéciaux. Ils veulent être conquis comme au théâtre. Pourtant, Dieu tirera un jour le rideau et démasquera nos faux semblants. Il mettra à nu ce qui est caché derrière nos grandes vitrines à ”succès”, nos parades évangéliques où son Esprit est en réalité absent. Il révélera la grande misère de notre état et nous rappellera que sans lui, nous ne sommes rien. Tout ce que nous avons voulu cacher derrière nos strass et nos paillettes sera révélé au grand jour, car il connaît nos cœurs.
Laissons le théâtre aux artistes, la scène aux comédiens, et répondons à l’appel du désert, là où Jésus pleure et nous attend pour pleurer avec Lui. Tout le reste n’est qu’illusion, vapeur, fumée et vaine gloire. Le chrétien n’est pas un acteur. La vie chrétienne n’est pas un théâtre. La célébrité, le succès, l’argent ne sont pas les critères qui définissent la qualité spirituelle d’un ministère.