Le pasteur Les Ferguson avait tout perdu. En 2011, sa femme et son fils de 21 ans sont sauvagement assassinés par un membre de leur église. L’homme de Dieu perdra tout espoir, y compris son désir de prêcher l’Évangile. Mais c’était sans compter sur le soutien et la guérison de Dieu qui lui ont permis de retrouver la foi !
Nous sommes le 24 octobre 2011, jour du 24 ème anniversaire de mariage des Ferguson. Ce qui devait être un jour de joie tourne au drame : un homme s’introduit dans leur maison et tire sur Karen et Cole Ferguson, la femme et le fils handicapé du pasteur. L’assaillant, Paul Ellis Buckman, se suicide d’une balle dans la tête après le meurtre. Cet homme n’était nul autre qu’un membre de l’église Orange Grove Church of Christ, où le pasteur Ferguson prêchait.
Suite à cet épisode tragique, le pasteur Ferguson perd la foi et ne peut se résoudre à proclamer l’Evangile alors que lui-même n’a plus confiance en Dieu.
« Quel genre de Dieu peut permettre qu’une telle chose arrive à un enfant ou à une mère qui s’est donnée si généreusement pour sa famille ? » se demandait-il à l’époque.
L’homme est catégorique : il ne prêcherait plus jamais.
« Trop de douleur, trop de colère et de frustration, trop de combats avec Dieu. J’étais brisé, brisé comme personne ne pouvait l’être. »
Il fuit alors l’église et décide rapidement de quitter l’assemblée dans laquelle il avait prêché durant 13 ans.
« Je ne voulais pas que quelqu’un me tapote dans le dos et me dise que tout irait bien, je ne voulais pas que quelqu’un me cite un verset biblique, je voulais juste qu’on me laisse tranquille », a déclaré Ferguson dans son interview pour Religious News Service.
L’homme finit par entrer en guerre contre Dieu. Il n’arrive plus à ouvrir sa Bible :
« J’avais l’impression d’avoir perdu ma famille parce que j’étais un prédicateur. En tant que pasteur, j’étais sous les yeux du public. Ma famille était visible et je crois que mon fils Cole a été visé à cause de cela. »
En dépit de sa colère, le pasteur Ferguson se réfugie dans la prière. Peu à peu, Les comprend que Dieu n’est en rien responsable de sa tragédie :
« Je continuais à demander à Dieu pourquoi il n’avait pas arrêté les attaques contre mon fils. Je n’arrivais pas à trouver de réponses à mes interrogations. J’ai fini par comprendre que c’était une attaque délibérée de Satan pour mettre fin à mon ministère. »
Il déménage ensuite à Vicksburg, près du golfe du Mexique, où il travaille en tant qu’agent immobilier, puis au service d’un courtier. Au fil des mois, sa colère envers Dieu s’estompe. Il recommence à lire la Parole et ouvre même un blog qu’il intitule « Desperately Wanting to Believe Again » ( traduit « vouloir désespéramment croire à nouveau»), un exutoire qui l’aide à surmonter le deuil.
« Je n’ai jamais cessé de croire. J’ai utilisé mon blog pour fulminer, délirer, gémir, pleurer et remercier, au fur et à mesure que ces différents sentiments venaient en moi. »
En 2012, sa vie prend un tout autre tournant lorsqu’il épouse Becki Berryman.
« Je n’avais pas l’intention de me remarier. Mais avec Becki, nous avons commencé à parler et avons réalisé que nous serions bien ensemble. Nous voulions construire une vie ensemble. »
Aidé par sa nouvelle compagne et ses amis, Ferguson retrouve la force de prêcher et décide de partager son histoire. Au printemps 2014, il rejoint l’église de Lake Harbour. Le corps d’Anciens de cette assemblée considéraient en effet que grâce à son expérience, le pasteur aurait les aptitudes et l’empathie nécessaires pour diriger la congrégation.
« Nous avions le sentiment que Lake Harbour pourrait être d’une grande aide pour lui, dans sa vie personnelle et dans sa foi », a déclaré Greg Palmer, un des aînés de l’église.
Dans sa nouvelle église, le pasteur Ferguson dit avoir ressenti une connexion instantanée. Grâce à son vécu, il a d’ailleurs l’impression d’être un bien meilleur prédicateur :
« Je prêche avec plus de sensibilité, a-t-il déclaré. Je suis plus disposé à parler de mes combats, je suis moins enclin à l’arrogance, moins enclin à juger les autres… »
L’homme a trouvé la guérison dont il avait besoin et bien plus : sa foi, son amour pour la chaire, pour les âmes et surtout pour Dieu.