Soyons vrais, les idoles contre lesquelles la Bible nous met en garde sont pour certaines toujours d’actualité, et pour d’autres totalement nouvelles et propres à notre siècle. Aujourd’hui, quel leader chrétien a déjà eu envie de se prosterner devant une vache en or, une statuette ou un poteau de bois ou de faire des offrandes à des animaux vivant dans un sanctuaire ? Aucun nous direz-vous. Pourtant, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils sont immunisés contre les idoles. Les idoles qui nous font trébucher en tant que ministères, leaders ou responsables chrétiens ne sont pas des objets matériels en rapport avec des dieux et déesses. Ce sont souvent des choses immatérielles, des idéaux, agissements et croyances qui peuvent, si elles ne sont pas contrôlées, évincer notre culte du seul vrai et unique Dieu. Voici une liste non-exhaustive d’idoles qui affectent généralement notre désir de servir l’Eglise :
1) L’argent et le désir de s’enrichir
C’était déjà le cas aux temps bibliques et c’est encore plus le cas aujourd’hui ! Il est normal de chercher à développer son oeuvre, développement impossible sans ressources financières. Néanmoins, nous ne devons pas nous focaliser sur l’argent et alimenter un désir malsain de richesses. Si Dieu nous bénit par le biais de l’argent, cette ressource doit d’abord être utilisée pour servir le peuple de Dieu et non pour nous servir nous-même !
“Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon” (Matthieu 6:24).
2) La compétition et le désir d’être meilleur que les autres
Lorsque l’on oeuvre pour Dieu, il est normal de chercher à travailler dans l’excellence. Néanmoins, cette course à la performance ne doit pas faire naître en nous un désir de vouloir être le premier en tout et pour tout. Cherchons d’abord à donner le meilleur de nous-même, avant de chercher à être meilleurs que les autres.
3) La taille
La taille d’une oeuvre n’est pas un critère fiable pour définir si celle-ci est de Dieu. En tant qu’homme, il est tout à fait naturel de chercher à faire en sorte que notre travail touche le plus de monde en possible. Mais nous devons garder en tête que la taille de notre église, le nombre de personnes sous notre responsabilité ou les milliers d’âmes qui nous suivent ne définissent pas la qualité spirituelle de notre travail.
4) Le contrôle
Les ministères et leaders chrétiens doivent prendre soin des brebis qui leur sont confiées, sans toutefois être un frein à leur liberté en exerçant un contrôle malsain sur elles.
5) L’autorité et le pouvoir
Dieu aime l’ordre et Il a établi des autorités qu’il est important de respecter car elles permettent de maintenir une certaine discipline pour le bien-être commun. Néanmoins encore une fois, nous ne devons pas faire du pouvoir une idole et chercher à l’acquérir à tout prix. Il nous faut l’exercer avec sagesse et équilibre et garder à l’Esprit que Dieu reste l’autorité suprême.
6) Le progrès
Personne n’aime stagner. Tout le monde aspire à atteindre un niveau supérieur et à voir son oeuvre aller de l’avant. Néanmoins, nous devons aussi apprendre à respecter le temps de Dieu et à ne pas faire du progrès, notre unique raison d’œuvrer. Dieu sait à quel moment nous serons élevés, et Il sait aussi les périodes durant lesquelles Il éprouvera notre patience et persévérance en nous maintenant au même niveau. C’est Lui qui nous fait aller de l’avant alors respectons Son timing.
7) La planification
Nos plans ne sont pas ceux de Dieu. L’homme a en son cœur de nombreux projets mais seuls les dessins de l’Eternel s’accomplissent (Proverbes 19:21). Cela veut dire que même si nous aimons organiser et planifier, il faut toujours laisser au Saint-Esprit une certaine liberté. Assez de modération ! Laissons à Dieu la possibilité de manœuvrer et de chambouler nos programmes !
8) Les stratégies
Chaque oeuvre et projet a besoin d’une stratégie pour avancer. Mais les stratégies que nous mettons en place ne doivent pas prévaloir sur notre foi en Dieu et en Ses agissements. Nous devons parfois apprendre à faire les choses dans la simplicité et à laisser le Saint-Esprit nous conduire. Le chemin qu’Il nous fait emprunter sera toujours plus efficace que toutes les stratégies que nous mettrons en oeuvre.
9) L’adulation et les compliments
Oui, cela fait plaisir de recevoir du soutien, de l’amour, des compliments et des encouragements de la part des personnes qui nous suivent. Mais le vent tourne très vite et les mêmes personnes qui nous soutenaient hier peuvent devenir celles qui nous jetteront des pierres demain. C’est pourquoi il est très important de ne pas s’attacher à l’adulation des hommes mais de toujours rechercher l’approbation de Dieu. Cela nous permet de ne pas tomber dans l’orgueil, de garder les pieds sur terre et surtout de ne pas être blessés par les critiques que nous recevons.
10) Nous-même
Les leaders, responsables et ministères chrétiens ont pour mission de faire du bien aux gens, de les aider dans leur combat quotidien, de les guider sur le droit chemin, de leur éviter certaines erreurs, de prier lorsqu’elles ont des besoins… Mais certains oublient parfois qu’ils ne sont que des outils utilisés par Dieu. Nous ne sommes jamais responsables des bénédictions que le peuple de Dieu reçoit. Nous ne sommes que des tuyaux que Dieu utilise pour toucher et transformer la vie des gens. Nous pouvons être fiers du travail que nous accomplissons mais n’oublions jamais de rendre la gloire à Christ. Sans Lui, nous ne sommes rien. Nous ne méritons aucune acclamation alors ne tombons pas d’en le piège de devenir notre propre idole.
Leaders, ministères et responsables chrétiens, prenons soin des brebis que Dieu nous a confiées et veillons sur elles sans oublier de veiller sur nous-même !