En France, les établissements privés chrétiens ont le vent en poupe. Recensées pour la majorité d’entre eux au sein de l’AESPEF, ces écoles jouissent d’une grande liberté pédagogique avec en plus, un enseignement spirituel et religieux ! Nous nous sommes intéressés à ces établissements qui attirent aujourd’hui de plus en plus de parents. Quel est le programme suivi par les enfants ? Qu’apprennent-ils de plus ou de moins que dans une école classique ?
Des écoles jouissant d’une liberté religieuse
Depuis la polémique sur la théorie des genres et le mariage pour tous, de plus en plus de parents, déçus par l’Éducation Nationale, décident d’envoyer leurs enfants dans des établissements privés chrétiens. De la Drôme à la Seine-Saint-Denis, il en existe aujourd’hui plus d’une centaine. Certains font partie de l’Association des Établissements Scolaires Protestants Évangéliques Francophones, et d’autres, des Frères des Écoles Chrétiennes ou Lasalliens. Représentant les multiples visages du christianisme, ces établissements défendent une idée fondamentale : chaque enfant est le fruit d’un miracle divin et le travail est un appel de Dieu. Le slogan de l’AESPEF le rappelle d’ailleurs : leur objectif est de “définir et promouvoir un système éducatif fondé sur des valeurs chrétiennes, en vue de former une génération qui serve la société en étant sel et lumière”. Si l’État leur impose quelques règles, ces écoles disposent d’une grande marge de manoeuvre dont elles profitent :
« Sous contrat, il faudrait faire une coupure franche entre les matières classiques et la foi, alors que pour nous, notre religion respire de toute part », affirme Luc Bussière, président de l’AESPEF.
À quoi ressemble donc la journée classique d’un élève dans ce type d’établissement ?
Sciences de la vie et de la Terre (SVT)
Dieu est le créateur de toutes choses : tel est le message de la Bible. Le cours de SVT reflète très bien cette idée. Les élèves reçoivent un double apprentissage. Ils suivent les programmes définis par l’Éducation nationale afin d’acquérir les connaissances requises minimales. Puis à ces bases s’ajoutent les commentaires et analyses de leurs professeurs à travers le prisme de leur croyance, ce qui crée parfois quelques frictions entre foi et sciences, comme sur la question de la Création : « Au lieu de dire que l’homme descend du singe, on enseigne que Dieu nous a faits à son image », témoigne Stéphanie Ruggieri, professeur de SVT dans le collège-lycée drômois du Cèdre.
Français
En littérature, la religion influence le choix des textes étudiés. Enseignante bénévole au collège Mathurin-Cordier de Mantes-la-Jolie, Audrey Chesnel ne propose pas la lecture de Harry Potter, malgré l’engouement des adolescents pour le jeune sorcier. À ses yeux, le personnage n’est pas un modèle à suivre : «Les gentils sorciers n’existent pas», argumente-t-elle. Et si la bibliothèque de Jérémie Fillatre, professeur de français dans la Drôme, compte étonnamment Don Juan, c’est parce que le personnage libertin de la pièce de Molière constitue “un héros repoussoir”. “Par lui, je montre que la littérature est un miroir du cœur des hommes. Si elle n’est pas jolie, c’est que cette personne, à l’égal de Don Juan, a besoin de Dieu».
Histoire
En cours d’histoire, en dépit du respect des faits, la foi ne s’estompe pas non plus. Quand Audrey Chesnel enseigne cette matière, elle y incorpore des références à la Bible. « Cela permet, par exemple, d’expliquer ce que la Révolution française a modifié pour les chrétiens». L’étude de l’histoire est aussi l’occasion de travailler sur la notion de libre arbitre, que Dieu a laissé aux hommes. Jérémie Fillatre demande à ses élèves de se mettre dans la peau de personnages historiques pour réfléchir à leur attitude dans des situations clés. Le professeur se permet également des choix dans la chronologie : il met l’accent sur les racines judéo-chrétiennes de la civilisation plutôt que sur l’époque préhistorique par exemple.
Cours bibliques
Aux enseignements classiques s’ajoutent de nouvelles matières : en plus de la culture, la foi doit aussi grandir. Ainsi, le pasteur Louis-Michel Fillatre dispense des enseignements sur la Bible à des enfants de primaire, aux Cours protestants d’Île-de-France à Bobigny (93). « Le but est de communiquer la vision du monde que donne la Bible », précise-t-il. Les textes saints sont vus comme des illustrations des vertus et des qualités humaines.
Des programmes donc à deux visages, qui laissent aussi la place à la spiritualité. Alors, pourriez-vous mettre vos enfants dans ce type d’école ?
1 commentaire
J’aimerai tellement … Mon mari et moi sommes protestants évangéliques et nos enfants vont à l’école privé ( catholique ) . Il n’y a pas de cours biblique et ça m’embête 🙁
D’ailleurs comment trouver un Ecole de ce genre ? Nous sommes du nord pas de calais . Merci, soyez bénis .
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