On dit d’un homme ou d’un ministère qu’il est »oint » lorsque ce dernier a été doté d’une mission par Dieu, ainsi que de la puissance nécessaire pour l’accomplir. Une personne qui a l’onction est une personne qui a été dotée du principe actif de l’Esprit, pour accomplir un mandat divin. Mais d’où vient l’onction et que se cache-t-il derrière ce mot si mystérieux ? Que dit la Bible à son propos et est-il possible de la contrefaire ?
Un acte au caractère sacré
L’onction, c’est à la fois un acte (application d’huile) et une puissance (celle de l’Esprit) qui sont tous deux liés. L’onction est une puissance, un principe actif de l’Esprit dont Dieu nous revêt pour accomplir Son oeuvre. L’onction est ainsi symbolisée par une application d’huile faite sur une personne pour la consacrer à Dieu, ou lui permettre de lutter contre la maladie, en recevant la puissance de l’Esprit (Jacques 5:15). Dans l’Ancien Testament, l’huile utilisée pour l’onction était sacrée et sa composition avait été donnée par Dieu lui-même à Moïse. Elle devait être composée de myrrhe, de cinnamome, de roseau aromatique, ainsi que d’autres composants actifs. Il était interdit de reproduire cette huile pour un usage personnel. Elle était uniquement destinée à l’usage du sanctuaire (Exode 30 :25). Les prêtres et les lévites qui avaient reçu l’onction était comme distingués. Il ne devaient pas se comporter comme les autres et devaient même mettre de côté certains devoirs familiaux à cause de leur consécration (Lévitique 10 :6). Tous les rois de l’Ancien Testament étaient oints par onction, car c’était Dieu qui les choisissait afin qu’ils le représentent auprès du peuple. Ils avaient l’obligation d’être justes et intègres. Ils devaient lire et méditer les commandements de Dieu tous les jours, afin de les mettre en pratique (1 Samuel 16:12 , Deutéronome 17 :19). L’huile déversée sur la tête est le symbole de la sainteté voulue par Dieu, car rien d’impur ne peut être admis en Sa présence. Lorsqu’une personne était ointe d’huile, cela signifiait qu’elle était mise à part.
Recevoir l’onction
L’onction vient du Oint par excellence, à savoir Jésus-Christ. Le Fils de Dieu s’est défini comme étant celui que le Père a oint, sanctifié et envoyé dans le monde (Jean 10:36). L’onction est personnelle et nous est donnée en fonction de notre mission. Jésus a reçu l’onction sans mesure, ce qui n’est pas notre cas (Jean 3:34). Dieu nous oint en fonction de la tâche que nous devons accomplir et du ministère auquel nous sommes appelés. Ainsi, il existe différentes onctions. C’est aussi pour cela qu’il y a divers dons et opérations mais un seule et même Esprit (1 Corinthiens 12 :16). L’onction du Saint-Esprit est transmissible par les ministères oints, qui ont été donnés au Corps de Christ pour son édification et son perfectionnement. Elisée a par exemple reçu le manteau d’Eli (2 Roi 2 :14) et Timothée ses dons par les mains de l’apôtre Paul (2 Timothée 1:6). Bien sûr qu’il y a des cas exceptionnels, comme celui de Jean-Baptiste, oint par Dieu lui-même, sans qu’un tiers soit intervenu. Mais de façon générale, nous devrions respecter les principes divins et nous référer à nos aînés dans la foi, lorsque Dieu nous appelle à le servir, en vue d’une formation efficace. Beaucoup trop de dégâts spirituels ont été causés par des personnes qui n’ont pas attendu le temps de Dieu, se sont levés trop tôt et n’ont pas respecté le processus que Dieu emploie pour l’appel au ministère.
Aucun homme aussi oint soit-il, ne détient le pouvoir de faire ce que bon lui semble avec l’onction de Dieu. Même si c’est un ministère apostolique et prophétique, son autorité est limitée et doit être utilisée avec sagesse. Tout ce qu’il fait doit être en accord avec la Parole de Dieu et sous Sa volonté (Jean 10 :36). L’onction nous est donnée lorsque nous l’utilisons à bon escient, pour les autres et dans le but de glorifier Dieu. Elle n’est pas destinée à être marchandée ou utilisée pour notre propre gloire. Simon le magicien a voulu acquérir l’onction qui était sur les apôtres à prix d’argent, et a été sévèrement repris (Actes 8 :9).
Le rôle de l’onction
L’onction est une puissance qui guérit les cœurs brisés, les malades, les affligés et donne de l’espoir à ceux qui souffrent (Esaïe 61). Elle brise les jougs et amène la délivrance (Esaïe 10:27, Nahum 1:13). Sans l’onction du Saint-Esprit, les églises et les ministères ne sont pas efficaces. Ils n’ont aucun impact dans la vie des croyants. L’onction transforme un individu et lui donne des capacités surnaturelles. Elle change son caractère, sa vision et ses perspectives. Elle pallie ses manques et ses faiblesses, et lui permet d’être à la hauteur de ce que Dieu attend de lui. L’onction transforme un homme faible en un redoutable guerrier, donne à l’homme simple d’esprit une incroyable intelligence, change une femme insensée en une femme sage, et un enfant rebelle en un enfant doux et paisible. En somme, elle amène la vie là où il y avait la mort et l’insuffisance. Lorsque nous restons fidèles à Dieu et marchons devant Sa face avec humilité, il renouvelle l’onction sur nous et nous fait marcher de gloire en gloire et de victoires en victoires. La faiblesse se change en force, la stérilité en fécondité, l’échec en victoire, la maladie en santé… C’est la volonté parfaite de Dieu pour son peuple, qui est appelé à faire la différence.
L’onction est aussi destinée à révéler Christ et son oeuvre au monde. Elle soutient la création et œuvre en vue de restaurer la Seigneurie de Christ sur la terre. C’est à cause de l’onction du Saint-Esprit que les hommes sont encore épargnés et que les ténèbres ne peuvent envahir complètement le monde (2 Thessaloniciens 2). Elle permet aux chrétiens d’évangéliser afin que le plus grand nombre croit en Jésus et soit sauvé. Lorsque les disciples reçurent l’onction du Saint-Esprit, Jésus les envoya prêcher la bonne nouvelle du Salut et faire de toutes les nations des disciples (Mathieu 28 :19)
L’onction confère à notre travail force et puissance. La prédication des apôtres s’accompagnait de miracles extraordinaires, ce qui était source d’encouragements pour eux, mais aussi une confirmation aux yeux des païens qu’ils étaient bien des envoyés de Dieu. (Actes 5 :12)
L’onction amène le combat
L’onction amène la confrontation et le danger spirituel. Elle est donnée pour le combat contre le monde des ténèbres. C’est pourquoi le diable hait farouchement ceux qui sont oints. Dès que les Philistins apprirent que David avait été oint roi sur Israel, ils vinrent le combattre (1 Chroniques 14 :8). Bien des envoyés de Dieu puissamment oints furent torturés, rejetés, persécutés ou mis à mort, comme Esaïe, Jean-Baptiste, Jésus, Etienne, et bon nombre des apôtres. Ceci devrait nous amener à reconsidérer l’onction et ses dangers. C’est un privilège qui comporte son lot de souffrances, de rejet, d’incompréhension et peut nous conduire au sacrifice ultime de notre vie, à l’image de notre Seigneur. Sommes-nous prêt à aller jusqu’au bout, à donner notre vie s’il le fallait ?
L’onction amène aussi la protection
L’onction confère à ses détenteurs une sorte d’immunité spirituelle. Dieu a formellement défendu que l’on touche à ses oints (Psaumes 105 :15). Les jeunes gens qui s’étaient moqués de la calvitie d’Elisée l’ont payés de leur vie (2 Rois 2 :23). Nous devons respecter les personnes que Dieu a choisies et ointes pour son service. Quelles que soient leurs erreurs, Dieu est assez juste pour les reprendre ou les juger : ce n’est pas à nous de le faire. Lorsque Saül se mit à persécuter David, celui-ci ne portât pas la main sur lui, à cause de l’onction qu’il avait reçu. Il remit à Dieu sa défense et sa vengeance (1 Samuel 24 :6). L’onction assure à ses détenteurs une protection efficace. C’est la raison pour laquelle nous ne devons pas jalouser ceux que Dieu a oints car ils l’ont été pour être protégés des œuvres mauvaises (Psaumes 89 :20) de l’ennemi.
Il existe de fausses onctions
L’onction peut être contrefaite. Il y a aujourd’hui beaucoup de signes et de miracles mensongers, car de plus en plus de faux serviteurs sont prêts à acquérir une fausse onction et des pouvoirs diaboliques pour séduire les croyants. Il est parfois difficile de séparer le vrai du faux. Mais le croyant attaché à Christ et à Sa parole, qui a en lui l’onction du Saint-Esprit, sera guidé par Lui afin de ne pas être séduit. Il est aussi important de faire attention à la personne qui nous oint, car de la même façon qu’elle peut nous communiquer la vraie onction du Saint-Esprit, elle peut aussi nous transmettre une fausse onction, si elle-même en est animée.
L’onction peut se retirer
L’onction peut se retirer d’une personne qui s’éloigne des voies de Dieu comme l’a fait Saül, qui fut tourmenté par un mauvais esprit. De plus, il mourut d’une mort violente. L’onction du Saint-Esprit ne peut cohabiter avec une personne qui vit dans le péché. Sa présence en nous doit nous pousser à la crainte de Dieu (1 Samuel 16 :14).
Plus qu’une simple fluide, qu’une énergie, qu’une une force ou puissance, l’onction est une particularité du Saint-Esprit, son principe actif. Elle est personnelle et individuelle. Elle est le fruit de la grâce de Dieu dans la vie des croyants mais aussi de son appel pour chacun d’entre nous. Nous sommes tous appelés à recevoir une mesure d’onction plus ou moins grande et elle peut croître lorsque nous grandissons dans la grâce du Seigneur. L’onction nous enseigne les voies de Dieu et nous permet de ne pas nous laisser égarer par des faux oints. Nous devons prier pour grandir dans l’onction et être vigilants face à l’apostasie ambiante qui règne dans le Corps de Christ. Lorsque nos motivations sont pures, alors Dieu nous fait confiance et nous charge de son onction. Au vu du prix à payer, nous pouvons sans discrédit affirmer qu’il y a peu d’authentiques serviteurs de Dieu réellement oints par lui. A méditer donc…