Il est étonnant de voir combien il est facile pour l’homme de pointer du doigt les écarts de son prochain, et d’aborder ses erreurs dans un esprit de jugement. Qu’en est-il lorsque nous sommes chrétiens ? Que faire, lorsque nous voyons quelqu’un dans le péché, ou mener une vie contraire à La Parole ?
Quelle est la différence entre les deux termes ?
Le fait de “juger autrui” est souvent mentionné dans les Evangiles et renvoie à l’idée de critiquer et condamner quelqu’un, suite à ses faux pas. A l’inverse “reprendre son prochain” signifie corriger une personne ayant commis une faute, une erreur.
Dieu ne veut pas que nous jugions autrui
En effet, cet ordre est clairement mentionné dans Matthieu 7:1:
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés
Il est plus que naturel pour l’homme d’émettre un jugement de valeur, que de faire preuve de compassion. Et le milieu chrétien n’y échappe pas. Exemple : lorsqu’un frère ou une sœur demeure ou retombe dans un péché, il ou elle devient immédiatement l’objet de critiques et de condamnations. Or, Dieu est clair à ce sujet : Il ne veut pas que nous jugions notre prochain, afin que Lui ne nous juge pas en retour. Autrement dit, nous récolterons ce que nous aurons semé.
Nous connaissons tous l’histoire de la femme adultère. Il est question d’un flagrant délit de tromperie. Les scribes et les pharisiens demandent alors à Jésus s’il est autorisé de lapider la jeune femme, au vu de son infidélité.
“Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.” Jean 8:3-7
A travers cette réponse, Jésus sous-entend que nous sommes tous pécheurs et que nous ne valons pas mieux qu’un autre. Ainsi, nous ne sommes pas habilités à juger notre prochain, car c’est uniquement par la grâce et l”amour de Dieu que nous sommes aujourd’hui sauvés, que nous sommes passés des ténèbres à la lumière, et de la mort à la vie. Appuyons-nous désormais sur la parabole de la paille et de la poutre en Matthieu 7. Dans celle-ci, La Parole nous invite à ne pas nous hâter d’émettre un jugement, mais elle nous incite à d’abord nous examiner nous-mêmes. En effet, nous devons nous concentrer sur notre marche vers la sanctification et laisser le Saint- Esprit ôter ce qui est contraire à Sa Parole dans notre vie. Lorsque le Seigneur nous façonne et nous transforme, nous réalisons alors la miséricorde et la bonté dont Il fait preuve envers nous. Combien de fois sommes-nous tombés ? Et combien de fois, L’Éternel nous a-t-Il pardonnés ? Alors qui sommes nous pour juger autrui ? Jésus n’est-Il pas mort pour chacun d’entre nous ?
L’amour, et la douceur sont la clé !
Cependant, Dieu ne dit pas non plus qu’il faut être passif et indifférent face à ces situations ! Lorsqu’un de nos amis commet un péché, il n’est pas sage de demeurer dans le silence. Il serait en effet très égoïste de simplement se dire “tant pis pour lui” ou “tant pis pour elle”. Cela sous-entendrait que la personne en face de nous n’est pas assez importante à nos yeux et que son Salut n’a pas de réelle valeur. Pourtant, l’Éternel ne veut qu’aucun ne périsse (Matthieu 18:14). La Bible nous incite donc à reprendre ces personnes dans un esprit d’amour et de douceur. Il est dit dans Galates 6 :
Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur.
Plusieurs fois, il nous est conseillé de reprendre nos frères en Christ :
- “Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.” Matthieu 18:15
- “Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le; et, s’il se repent, pardonne-lui.” Luc 17:3
- “Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur; tu auras soin de reprendre ton prochain, mais tu ne te chargeras point d’un péché à cause de lui.” Lévitique 19:17
Ainsi, si un frère ou une sœur proche de vous semble s’éloigner de la vérité et demeurer dans le péché, commencez par prier pour cette personne et demandez à Dieu de disposer son coeur. Par la suite, prenez cette personne à part et reprenez-la avec amour, sagesse et délicatesse, en vous appuyant sur ce que dit la Bible. Ne cherchez pas à convaincre cette personne par votre propre force. C’est la tâche du Saint-Esprit.
Jésus nous appelle à l’unité.
Nous formons ensemble le corps de Christ et sommes chacun un de ses membres. Dans 1 Corinthiens 12:26, l’apôtre Paul rappelle que : “si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui“. Tout le long de ce chapitre, il souligne que chaque membre a besoin de l’autre et que chacun est indispensable à la constitution de l’ensemble. Par conséquent, si un des membres est dans la douleur, le corps entier souffre. Par cette image, nous comprenons donc l’importance de l’unité, de la compassion et du soutien. Si un de nous connait un moment difficile ou un assoupissement spirituel, au lieu de laisser la division s’installer, menons le combat dans la prière ENSEMBLE.
Et s’il s’agit d’une personne non née de nouveau ?
Qu’en est-il si la personne est d’une confession religieuse différente ou qu’elle ne croit pas en Dieu ? Il faut dans ce cas faire preuve de sagesse et user de discernement. Il est inutile de se lancer tête baissée dans des débats sans fin, en essayant de prouver par a + b qu’elle est en tort. Vous risquez de perdre votre temps, votre énergie, et de braquer la personne qui est en face de vous. Comme le dit Timothée, “repoussons les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles” (2 Timothée 2:23). Cependant, comme avec nos frères et sœurs, il n’est pas sage d’aborder la situation dans un esprit de condamnation. Souvenons-nous qu’avant que Dieu se révèle à nous, nous aussi étions égarés et pensions jouir de ce que nous considérions comme être la véritable vie. Ce que vous pouvez faire, c’est porter en prière la personne concernée. Sa situation peut être pour vous l’occasion de lui présenter Christ et de partager la Bonne Nouvelle. Mais en toute chose, soyez conduits par l’amour (1 Pierre 4:8) !
Laissons donc à Dieu le jugement et contentons-nous de reprendre avec amour, sagesse, patience et compassion notre prochain.