“Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, qu’ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ. Mais la plupart d’entre eux ne furent point agréables à Dieu, puisqu’ils périrent dans le désert. Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu” (1 Corinthiens 10).
Beaucoup d’entre nous pensons à tort que nous pouvons nous reposer sur les grâces et les bénédictions qui nous ont été accordées. Et pourtant, les bénédictions de Dieu ne sont pas tout le temps signe de son approbation. Matthieu 5:45 déclare qu’Il fait “lever son soleil sur les méchants et sur les bons et qu’Il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes“. Jésus a opéré de nombreux miracles au milieu de son peuple, mais la plupart n’acceptèrent jamais son message et le livrèrent à la mort. Dans son épître aux Corinthiens, Paul prend en exemple les Israélites qui virent des signes et des prodiges extraordinaires de la part de Dieu, qui étaient grandement bénis par tout l’or et l’argent qu’ils emportèrent d’Egypte, qui vécurent au sein même de la Skekina visible de Dieu, mais qui furent sévèrement châtiés, frappés de mort et presque tous disqualifiés de la course.
Malgré leurs avantages, seuls deux membres de cette génération, Josué et Caleb, entrèrent dans la terre promise. Tous les autres furent punis pour leur désobéissance et leur incrédulité et périrent dans le désert. A la lumière de ces faits, la parole de Dieu nous incite à la discipline personnelle car la liberté chrétienne n’a pas pour but de nous conduire à la mollesse et à la paresse comme l’illustre la conduite des israélites par le passé, mais elle nous pousse à veiller sur nous-mêmes, et à obéir à Dieu avec crainte et tremblement. Paul nous rappelle les cinq fautes que le peuple juif a commises.
1) La convoitise
Paul commence par le désir insatiable des israélites, pour les plaisirs de l’Egypte résumé dans leur plainte : “Donne-nous de la viande à manger !” (Nombres 11:4-34). Dieu leur donna ce qu’ils réclamaient mais alors que la viande était encore dans leur bouche, Il les frappa d’une plaie. Nous devons faire attention à ce que nos yeux convoitent et aux désirs mauvais de nos cœurs. Beaucoup de nos prières ne sont que des revendications d’enfants gâtés, où Dieu est sommé de nous bénir et de nous accorder ce qui nous plaît. Vos prières ne trouvent aucun écho favorable auprès du Seigneur ? Examinez-en le contenu et sondez vos motifs. Recherchez- vous Sa gloire et Sa gloire seule ? Etes-vous motivé par le Royaume et sa justice, par les âmes perdues, la santé spirituelle de l’Eglise ? Dieu n’exauce que les prières faites en accord avec Sa volonté ! Il a promis à ceux qui mettraient leur plaisir en Lui, de leur accorder le désir de leur cœur (Psaumes 37:4). Le plus souvent, le désir de ceux qui aiment Dieu n’est pas d’accroître leurs richesses matérielles, mais de posséder des richesses spirituelles, de Le connaître davantage, d’abonder en révélations sur Sa personne ! Un véritable chrétien ne vit plus pour lui-même, mais pour Christ. Dieu a promis de prendre soin de nous et de pourvoir à nos besoins, alors soyons affamés et assoiffés de Lui, sinon nous serons affamés et assoiffés de tout !
2) L’idolâtrie
Beaucoup d’Israélites furent disqualifiés à cause de l’idolâtrie et le payèrent de leur vie. Il s’agissait d’idoles qui étaient adorées en Egypte et dont ils n’arrivaient pas à se défaire. L’idolâtrie a changé de visage de nos jours, mais le fond reste inchangé : elle est tapie, cachée au fond des cœurs. Nous lui vouons notre temps, notre argent, nos efforts, mais ce qui est certain, c’est que l’idolâtrie concerne aussi tout ce que nous ne donnons pas à Dieu. Lorsque nous ne servons pas le Seigneur ou lorsque nous ne le servons pas comme nous le devrions, nous aimons “le plaisir plus que Dieu”, nous aimons notre confort plus que Dieu, nos biens plus que Lui. Le Seigneur veut des cœurs entiers et non des cœurs partagés. Il veut des cœurs enflammés et non des cœurs tièdes, Il veut des fils et des filles zélés et non des âmes dolentes, plus préoccupées des choses de ce monde, que de son Royaume. Le commandement d’aimer Dieu de tout son cœur, son âme, sa force, et sa pensée est le tout premier dans la liste des dix commandements que Dieu donna à son peuple. Dieu ne forcera personne à l’aimer, mais Il ne se laissera trouver que par ceux qui l’aiment sans mesure et l’auront prouvé de toutes les façons possibles. Notre style de vie détermine de façon notoire où est notre cœur et de quoi il est rempli.
3) La débauche
La débauche des Israélites était associée au culte des idoles, car ces dieux et déesses étaient servis par des prostituées sacrées et des sacrifices humains, fait qui caractérisait la plupart des cultes païens. Aujourd’hui, de nombreux chrétiens vivent dans la débauche, la fornication, l’adultère et le concubinage, prétextant qu’ils sont sous la grâce. Ils changent la grâce de Dieu en dissolution et foulent aux pieds le sacrifice de son Fils, car ils n’ont pas compris que cette grâce nous est communiquée afin que nous vivions dans la sainteté. La tendance actuelle est au divorce et aux remariages chez beaucoup ! La tolérance au péché maintient bon nombre de jeunes dans le flirt et l’impudicité. De nombreux ministères et responsables s’adonnent à leurs activités ecclésiales tout en étant liés par la pornographie et autres vices. De nombreux chrétiens ont embrassé la pensée libertine du monde et tout dans leur caractère, leur propos, leur apparence, témoigne de leur amour pour les choses du monde. La longue patience du Seigneur a été éprouvée et si Dieu n’épargna pas les impies du temps de Noé, s’il détruisit Sodome et Gomorrhe, s’Il n’épargna pas son propre peuple qui à peine sorti d’Egypte se livra à l’immoralité et s’Il n’épargna pas même les anges qui péchèrent, Il n’épargnera pas non plus ceux qui foulent Ses parvis, se réclament de Lui, mais souillent Son Saint Nom. Cessons de nous abuser et de mettre un voile sur nos yeux ! Dieu hait le péché sous toutes ses formes et les péchés de la chair avilissent l’homme ! Il condamna le péché sur la croix au travers de son Fils unique, alors comment espérez-vous échapper à Sa justice ? Aucun titre, aucun renom, aucune position sociale ou ecclésiale ne nous sauvera lorsque son jugement s’exécutera. Entrons dans une sincère repentance !
4) L’incrédulité
Les Israélites doutèrent à maintes reprises de la capacité de Dieu à les faire entrer en Canaan, et pourtant, ils virent sa main puissante contre l’Egypte et son bras étendu sur la mer rouge ! La renommée des œuvres de Dieu était le sujet de discussion des caravanes des marchands et toutes les nations aux alentours étaient effrayées devant Israël et Son Dieu puissant ! La Bible l’affirme : “sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu”. Vivre par la foi est un choix que nous sommes invités à faire alors même que quotidiennement, tout est fait pour nous décourager et nous pousser à abandonner notre espérance. La foi peut sembler un pari risqué. Elle ressemble à la mince corde utilisée par les artistes en équilibre. Au fur et à mesure que nous nous engageons sur son sentier, poussés par les promesses rassurantes de Dieu qui ne peut mentir, elle transforme nos peurs et nos craintes en une formidable assurance et nous savons que nous ne pouvons échouer, car Dieu est impliqué et engagé à nos côtés. Aussi longtemps que notre regard est fixé sur Lui, nous recevons de Lui la force nécessaire pour avancer. En revanche, celui qui se risque sur une telle corde mais doute de la toute-puissance de Dieu échouera lamentablement. Peut-être penserez-vous que celui qui prend un tel risque est dénué de sens, mais celui qui choisit de ne rien faire l’est tout autant. La peur n’exclue pas le danger. Allons-nous nous barricader chez nous par peur de ce qui peut se passer à l’extérieur et prétexter que nous sommes prudents ? Nous ne saurons jamais si la victoire est au bout de la ligne si nous ne courrons pas la course, pas plus que les disciples du maître n’auraient vu la pêche miraculeuse s’ils n’avaient pas jeté leur filet une deuxième fois. Demandons à Dieu la grâce de garder cette ferme assurance quelles que soient les situations qui se dressent devant nous.
5) Les murmures
La cinquième faute d’Israël que Dieu désapprouva fut leurs murmures contre les chefs choisis par Dieu, à savoir Moïse et Aaron. L’onction que Dieu confère à ses oints leur procure une certaine immunité : nous ne pouvons pas les traiter avec désinvolture voire avec mépris ! Il est extrêmement dangereux de ne pas discerner l’onction et l’autorité conférée par Dieu à un serviteur ou une servante, choisi de sa propre autorité. Le choix de Dieu Lui appartient, que cela nous plaise ou non. Bien souvent nous avons des œillères et notre perception de la valeur et de la grandeur est fausse et erronée. Les israélites s’opposèrent de nombreuses fois à Moïse, qui ne cessait d’intercéder pour eux, allant jusqu’à critiquer le fait qu’il ait pris pour femme Séphora, fille de Jethro, Madianite. Dans l’épître de Jacques, la parole de Dieu nous met en garde contre les méfaits d’une langue non maîtrisée : elle jettera dans bien des troubles celui qui ne s’éloigne pas de son feu destructeur. Nous sommes appelés à vivre en paix et à la propager autour de nous. Nous n’avons pas à soutenir l’accusateur des frères dans ses œuvres ! Passer votre temps à murmurer, à critiquer tout et tous, vous privera de votre Canaan.
Dieu appelle son peuple à fuir tout ce qui souille l’esprit, l‘âme et le corps. Les cinq péchés qui causèrent la mort des israélites dans le désert, nous ont été laissés en exemple afin que nous ne suivions pas les mêmes voies. Notre position en Christ est certes un privilège, mais non un passeport pour pécher en toute impunité.