Selon une étude publiée le 22 septembre 2016, la religion serait de plus en plus présente au travail, et les cas conflictuels en nette augmentation. Même si l’Islam reste majoritaire, ce n’est pas la seule religion concernée.
Selon une étude de l’Institut Randstad et de l’Observatoire du Fait religieux en entreprise (OFRE), près de 65% des salariés disent avoir observé un fait religieux dans leur entreprise, contre 50% en 2015. Elle témoigne, selon les auteurs, du fait que “la présence du fait religieux” “s’affirme” et “se banalise” dans les entreprises, “la plupart du temps sans que cela pose problème”.
“Le plus souvent, la religion impliquée est l’islam même si toutes les religions sont concernées”, explique Lionel Honoré, professeur des universités et directeur de l’OFRE, une chaire de recherche universitaire.
Dans 91% des cas, ces convictions religieuses s’expriment par des requêtes et pratiques personnelles comme les demandes d’absence pour une fête religieuse ou d’aménagement du temps de travail (planning, horaires), le port ostentatoire de signes religieux et les prières pendant les pauses.
En revanche, “certains cas, minoritaires, sont conflictuels”, “concentrés dans certaines entreprises” et “zones géographiques”, relève-t-il. Pour exemple, ce sondage évoque des cas de “refus de travailler avec une femme ou sous ses ordres” ou de “faire équipe avec des non-coreligionnaires”, “d’effectuer certaines tâches”, du “prosélytisme” ou des “prières pendant le temps de travail”. Ainsi, sur 48% des managers confrontés à la question de l’expression des convictions religieuses au travail, ils sont 14% à avoir dû faire face à un fait conflictuel en 2016, contre 12% en 2015, selon l’étude.
Par ailleurs, 80% des personnes interrogées “connaissent en général la religion de leurs collègues” et 82% n’en sont “pas gênées”. Ainsi, plus de 60% des travailleurs ne veulent pas d’une loi sur la religion en entreprise, selon l’étude. L’enquête s’appuie sur 1523 questionnaires en ligne remplis entre avril et juin 2016 dont 1.405 ont pu être exploités.