Avez-vous déjà ressenti le silence de Dieu comme un vide insupportable, un terrible abandon venant de Celui à qui vous avez donné votre vie ? Au milieu d’une douce communion, sa voix se tait, son Esprit semble se retirer et vos prières vous reviennent comme un écho lointain. Vous redoublez d’ardeur dans Sa présence, vous offrez vos larmes, vous jeûnez, mais rien : le ciel reste silencieux et vous craignez d’avoir tout perdu, l’amour de Dieu, Son écoute, Son intérêt pour vous. Si le Fils de Dieu lui-même a ressenti une telle souffrance (Matthieu 27:46), il est impensable de penser que l’homme pécheur puisse en être épargné. Comment donc réussir à vivre ce désert spirituel et cette phase silencieuse ?
Dieu a le droit de garder silence
Dieu a le droit de se retirer. Tout comme Il respecte nos choix et ne nous force pas la main, il est sage d’accueillir Son silence avec révérence et d’engager notre cœur dans une réflexion plus profonde sur notre communion avec Lui. Le cherchons-nous pour ce qu’Il est ou somme-nous justes intéressés par ses dons ? Si nous sommes poussés par l’amour inconditionnel et si Son absence nous pèse parce que nous l’aimons, alors Il reviendra vers nous car l’Amour répondra toujours à l’amour.
Le silence de Dieu nous rappelle que nous dépendons de Lui
Le silence de Dieu parle à l’âme pécheresse et lui fait sentir sa profonde misère sans Lui. Il n’a pas pour but de l’accabler, mais de la pousser à désespérer d’elle-même et à l’attirer plus près de Dieu. Lorsque Dieu fait silence, ce n’est pas pour nous pousser à plus parler, à envahir l’espace de paroles inutiles, de plaintes et de jérémiades, mais à tendre l’oreille et à écouter, à plier l’échine et à nous soumettre à Sa volonté.
Moins de paroles pour plus d’amour
Tout comme l’absence aiguise l’amour dans le couple et fait ressentir à l’autre combien sa présence est importante, le silence de Dieu et le sentiment de solitude qui l’accompagne, devraient aiguiser en nous une plus grande faim de Lui. Au lieu d’être indifférents et de hausser les épaules, nous devrions arroser ses pieds de nos larmes et lui dire combien nous l’aimons et combien nous chérissons Sa présence. N’ayons pas peur de dire à Dieu ce que nous ressentons, qu’Il nous manque et que nous avons besoin d’un signe de Sa part, non pas pour répondre à un de nos besoins, mais simplement pour savoir qu’Il est là, présent et qu’Il nous aime toujours.
Une mise à l’épreuve de laquelle il faut sortir vainqueur
Lorsque le ciel reste figé et qu’il n’y a aucun nuage à l’horizon pour annoncer la pluie, ne nous décourageons pas. Soupirons en silence devant le Père de miséricorde qui n’est ni injuste ni indifférent devant nos larmes. Ce que nous estimons être de l’abandon ou même du rejet, parce que Dieu ne dit rien et parce que nous ne savons pas ce qu’Il fait, n’est qu’une mise à l’épreuve destinée à le rechercher davantage, à nous attirer plus près de Lui, et enfin à nous grandir. Alors que Job se lamentait sur ses divers malheurs, il ne savait pas que Dieu avait dit à Satan avec fierté :
As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre (Job 2 :3).
Quel était le but final d’une telle épreuve ? Job n’accabla pas Dieu et ne le renia pas, mais il ressortit de cette épreuve grandi, avec une plus grande connaissance de Dieu. Dieu nous connaît et cela mieux que nous-mêmes ! Il sonde nos cœurs et nos reins. Il sait de quoi nous sommes faits. Il sait aussi jusqu’où nous sommes sincères avec Lui. Son silence a pour but de nous éprouver, tout comme Ezechias, que Dieu abandonna temporairement, “pour connaître ce qui était dans son cœur” (2 Chroniques 32 :31). Ce que nous considérons à tort comme des tracasseries inutiles, est indispensable pour révéler ce qui se trouve au plus profond de nous.
Un silence pour une relation plus intime
Lorsque nous retrouvons une personne dont nous avons longtemps été éloignés, nous n’avons qu’une envie : passer du temps avec elle, profiter un maximum, ne plus jamais être séparé d’elle… Il en va de même pour le Père. Lorsque Dieu sortira de son silence, soyons sûrs d’une chose : notre relation avec Lui s’approfondira. Les retrouvailles laisseront place à une joie nouvelle et à un amour bien plus intense qu’auparavant. Le sentiment d’abandon et de solitude seront changés en une ferme assurance, car Dieu demeure fidèle à Sa parole et à ses promesses envers nous. Sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie (Psaumes 30:5).