L’ego, c’est le “je”, le “moi”, la représentation ou conscience que l’on a de soi-même. Il est rare que le mot “ego” soit évoqué de façon positive. Mal connoté, on lui accole souvent un qualificatif peu flatteur : l’adjectif “surdimensionné”. Il est vrai que notre ego, notre estime de soi, en somme la représentation que l’on a de nous-même peut être parfois faussée. Mal équilibré ou géré, cet ego peut vite se transformer en individualisme, narcissisme et en manque d’humilité. Notre ego peut être un véritable handicap et frein dans notre marche spirituelle, Dieu ayant horreur des orgueilleux.
Ambition vs destinée
Aujourd’hui, le développement personnel s’est infiltré dans les sermons de nos églises et nous entendons beaucoup parler de destinée. “Vous devez rentrer dans votre destinée. Soyez ambitieux. Vous n’êtes pas n’importe qui. Vous êtes appelés au succès. Emparez-vous des promesses que Dieu a pour votre vie” répètent nos leaders, sans pour autant distinguer précisément NOS projets et ceux de Dieu. Or, nos ambitions personnelles ne sont pas nécessairement en accord avec ce que Dieu veut pour nous. Nous pouvons penser trouver notre bonheur dans un milieu précis, sans pour autant qu’Il soit du même avis que nous. Beaucoup se précipitent ainsi dans des voies en pensant avoir l’accord du Seigneur alors qu’il n’en est rien. Beaucoup pensent être là où Dieu veut qu’ils soient alors qu’ils se trouvent à l’extrême opposé. Beaucoup pensent être appelés à travailler dans un domaine qui les passionne alors que Dieu a un tout autre projet pour eux. Pourquoi ? Parce que cela plait à leur ego. Lorsque l’on entreprend quelque chose, que l’on fait un choix ou que l’on se lance dans un projet, nous devons toujours chercher à savoir si nous le faisons car cela nous plait personnellement ou si c’est parce que le Seigneur en a décidé ainsi. Notre bonheur ne se trouve pas nécessairement dans ce à quoi nous rêvons aujourd’hui. Lorsqu’un choix cornélien se présente, nous devons être capables de faire les bons choix en nous posant les 3 questions suivantes :
- Est-ce pour moi que je vis ou pour Christ ?
- Mes propres plans sont-ils meilleurs que ce que Dieu a prévu pour ma vie ?
- Suis-je prêt à mettre mon ego de côté et à entrer dans ma destinée en me soumettant entièrement à la volonté de Dieu ?
Plaire aux hommes vs plaire à Dieu
Ce qui plait à notre ego, c’est le fait de se savoir aimé, affectionné, choyé et accepté de tous. Or, il y a une différence entre propager l’amour et chercher cet amour à tout prix. Il n’y a rien de mal à aider les gens lorsque notre désir est simple et désintéressé. Mais à partir du moment où l’on ressent le besoin de les impressionner et que notre bien-être en dépend, il y a un problème. La personne à qui nous devons chercher à plaire en priorité est Dieu. Ne vous souciez pas de ce que les hommes disent car vous ne vivez pas pour eux et votre Salut ne dépend pas de leurs avis. Beaucoup sont tentés d’entrer dans le compromis pour flatter leur ego et satisfaire leur chair. Or, la Bible est claire à propos de tous ceux qui n’auront pas su se détacher du monde. Pierre et les apôtres n’avaient pas honte de dire à la foule qu’ils préféraient obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes 4:19-20). Paul ajoutera à son tour : “Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ“. N’ayons pas peur de prendre leur exemple, quitte à ce que le rejet des hommes blesse notre ego.
Comparaison vs unicité
Beaucoup vous diront que la comparaison est quelque chose d’inné chez l’homme car cela fait du bien à son ego. Or, le fait que nous soyons tous égaux ne veut pas dire que nous sommes destinés à être identiques. Des jumeaux quasi similaires physiquement auront toujours un petit détail qui les distinguera et pourront être radicalement opposés dans leur caractère. Dieu ne nous compare pas, Il nous aime de façon unique. Pointer du doigt le péché de l’autre, l’ascension de l’autre, le succès de l’autre, le mari de l’autre, le ministère de l’autre ne sont finalement que des attitudes traduisant la méconnaissance de notre identité. L’homme aime se comparer pour se dire meilleur que l’autre, capable de faire bien mieux, d’accomplir ce que son voisin a fait, se rassurer en se disant que son comportement reste moins pire que celui de son frère ou de sa soeur. Pourtant, la comparaison n’a rien de pertinent. Nous empruntons chacun un chemin différent, nos destinées sont uniques et lorsque Dieu nous jugera, Il ne le fera pas en comparant nos vies à celles des autres mais en regardant à ce qu’aura été l’état de notre coeur et nos propres actes.
“Je et Moi” vs “Toi et Nous”
A quelle fréquence utilisez-vous le pronom “je” ? Est-ce une habitude chez vous ? Le premier moyen que notre ego utilise pour se manifester et prendre le dessus est peut-être cette “sur-utilisation” du pronom “je” au début de nos phrases. Lucifer avait d’ailleurs commis cette erreur lorsqu’il est tombé :
Tu disais en ton coeur: JE monterai au ciel, J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; JE m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, A l’extrémité du septentrion; JE monterai sur le sommet des nues, JE serai semblable au Très Haut.
Apprenons à limiter l’utilisation des mots “je” et “moi” au profit des “tu”, “toi”, “vous” et “nous”. Ce peut être un bon exercice pour ne plus se focaliser sur ses besoins et monopoliser la parole et à l’inverse, écouter l’autre, répondre à ses besoins et devenir un peu plus altruiste. Cela est valable pour notre vie sociale mais aussi pour notre vie spirituelle. Nos prières doivent changer et se concentrer non pas sur nos besoins mais sur les désirs de Dieu. Quels sont ses volontés pour notre vie ? Comment pouvons-nous le servir encore plus ? Pourquoi ne pas lui demander plus souvent de nous faire diminuer afin que Lui puisse croître (Jean 3:30) ?
Notre ego peut être bien difficile à maîtriser et ces quatre exemples mettent en lumière quelques uns des pièges dans lequel il peut nous faire tomber. Chaque chrétien doit apprendre à faire taire son ego afin que ce dernier ne devienne pas un frein à sa progression spirituelle.